Le Sénégal, à l’instar de ses pairs, fête ce jour, le 1er mai dédié à tous les travailleurs, secteurs public et privé confondus. Comme dans les années précédentes, cette fête se déroule, malheureusement encore, dans un contexte géopolitique international marqué par de fortes crises dans le monde dont les conséquences sur les travailleurs et leurs familles sont incommensurables.
Sur le plan politique, le monde entier a assisté à une montée des nationalismes découlant de crises politiques, sociales, et économiques profondes à l’intérieur de certains territoires comme les Etats-Unis et l’Union Européenne. En effet, l’année 2017 a vu l’arrivée au pouvoir de Donald TRUMP, un nationaliste ultra protectionniste aux Etats-Unis. Ses 100 premiers jours au pouvoir sont marqués par des mesures consistant entre autres, à renvoyer chez eux, des immigrés dont la seule faute a été d’essayer de fuir la misère, la précarité et le chômage dans leurs pays d’origine pour aller monnayer leurs talents, leur force et leur savoir-faire dans d’autres pays. C’est le cas de nos compatriotes tout récemment rapatriés des Etats-Unis. D’autres candidats à l’immigration périssent dans l’Atlantique et dans le désert du Sahara. Au Royaume Uni, les électeurs ont voté le Brexit ou le retrait de leur territoire de l’Union Européenne. Ceci, selon les experts, entraînera des conséquences désastreuses sur le Royaume et sur ses partenaires économiques comme la France et l’Allemagne.
Sur le plan social, le chômage et le mal-être continuent de s’étendre dans les pays, y compris dans des pays à forts revenus économiques. Des milliers de travailleurs marchent dans les rues pour exiger de meilleures conditions de travail et un meilleur traitement salarial.
Sur le plan de la sécurité, le monde n’a jamais été autant menacé par une rupture de la guerre froide entre, d’une part, la Russie, la Chine et leurs alliés, comme la Corée du Nord, et les Etats-Unis et leurs alliés, de l’autre. Il s’y ajoute la recrudescence des attaques terroristes dans le Moyen Orient et en Afrique et leurs lots de conséquences sur les familles dont des milliers sont condamnées à l’errance.
Au Sénégal, selon l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD), le chômage des personnes âgées de 15 ans ou plus est évalué à 16,6% au quatrième trimestre 2016, sans compter le taux de pertes d’emploi qui ne cesse d’augmenter du fait des contrats précaires.
Aujourd’hui la question qui préoccupe tous les travailleurs, au premier rang desquels les enseignants du supérieur, c’est la retraite. La conférence sociale tant promise aux travailleurs est partie comme elle était venue, sans aucun résultat ni espoir pour les milliers de travailleurs qui l’attendaient. En ce qui concerne le Syndicat Autonome de l’Enseignement Supérieur (SAES), cette question restera centrale dans les revendications jusqu’à ce qu’une solution lui soit trouvée.
Le SAES en appelle à la prise de conscience de chacun et à la lutte contre les inégalités sociales, source de tous les dangers et de toutes les formes de violence et de radicalisme. Dans cette lutte, la responsabilité de nos autorités politiques, coutumières et religieuses est vivement engagée parce qu’il leur incombe la charge de présider aux destinées de la nation et de veiller aux mieux-être de nos concitoyens.
Vive le SAES !
Vive l’UNSAS !
Bonne du travail !
Dakar, le 01er/05/2017
Le Bureau National